Erwin Rommel

rommel

Feld-maréchal

Heidenheim - Allemagne, 15 novembre 1891 || Herrlingen - Allemagne, 14 octobre 1944

D’origine bourgeoise, Erwin Rommel est le fils d’un professeur de Heidenheim (Allemagne). Il entre en tant que cadet au 6e bataillon du 124e régiment d’infanterie, à Weingarten (Allemagne) en 1910. C’est en 1912 qu’il reçoit son brevet de lieutenant.

Erwin Rommel a vingt trois ans quand éclate la Première Guerre mondiale (1914-1918). C’est sur les fronts français, roumain et italien qu’il se couvre de gloire. Pour ses faits de guerre il est décoré de l’ordre « Pour le Mérite ».

L’entre-deux-guerres lui permet de prendre du recul avec sa carrière militaire pour s’inscrire à l’université de Tübingen (Allemagne).

Sympathisant du national-socialisme il est nommé commandant d’un bataillon de chasseurs à Goslar (Allemagne) en 1933. Puis il est chargé de cours à l’école de guerre de Potsdam (Allemagne), pour enfin assurer la direction de l’école de guerre de Wiener-Neustadt (Allemagne). Il écrit à l’intention des jeunes hitlériens un manuel d’instruction tactique : Infanterie greift an (L’Infanterie attaque).

Bien vu de Hitler, il est en 1938 l’un des chefs du quartier général du Führer. En 1939, il prend le commandement de la garde personnelle d’Hitler. Puis en 1940 il commande la 7e division blindée pendant la campagne de France (mai-juin 1940). Cette division forme l’avant-garde de la percée allemande et donne l’assaut aux troupes françaises sur la Meuse, sur le canal de La Bassée ; puis fonce sur Lille (France) qu’elle attaque, et faisant volte-face, traverse la Somme et enfonce la ligne Maginot.

Erwin Rommel fait preuve dans ses manoeuvres tactiques d’un réel génie militaire qui lui vaudra plus tard le surnom de "Renard du désert", En 1941 il est nommé par Hitler commandant de l’ Afrikakorps et doit porter de toute urgence secours en Libye à l’allié italien menacé. Il repousse par deux fois les troupes britanniques et la seconde fois s’avance jusqu’à EI Alamein (Égypte) en juin 1942.

Son plan est de prendre Alexandrie (Égypte) et Le Caire (Égypte) puis de se diriger jusqu’au Caucase afin de prendre les Soviétiques à revers. L’entêtement du commandement italien, l’absence de renforts et la nette supériorité matérielle des Alliés le conduisent à l’échec.

Malgré tout il est promu maréchal par Hitler en 1942. Pris entre deux feux après le débarquement anglo-américain du 8 novembre en Afrique du Nord, il est obligé de reculer face à l’offensive britannique du 23 octobre 1942. Il évacue successivement l’Égypte, la Cyrénaïque et la Tripolitaine. Malgré un manque de renfort en hommes et en matériel Rommel parvient à regrouper ses forces sur la ligne Mareth.

Rommel a beau se rendre au Q.G. d’Hitler pour y demander des renforts, rien y fait. Il reçoit des mains d’Hitler le 11 mars 1943, les diamants de la feuille de chêne avec épées pour sa croix de chevalier de la Croix de fer. Mais en même temps on lui retire le haut commandement d’Afrique... on ne résiste pas à Hitler !

Le commandement des forces du mur de l’Atlantique lui est donné en 1944. Dans la nuit du 5 au 6 Juin 1944, Rommel n’est pas à son poste. Il est parti depuis la veille en Allemagne, les renseignements en sa possession indiquant clairement qu’il n’y aurait pas de débarquement avant le 15. Revenant en toute urgence, il ne peut s’opposer à la percée des Alliés d’autant plus qu’Hitler refuse une fois de plus de l’écouter.

Gravement blessé par des chasseurs bombardiers qui mitraillent sa voiture le 17 juillet 1944, il doit abandonner son commandement. Déçu par le régime nazi, Rommel est favorable au putsch contre Hitler à la condition que ce dernier ne soit pas assassiné pour éviter d’en faire un martyr. Au cours d’une réunion des conjurés, Rommel est désigné pour assurer l’intérim à la direction de l’Etat. Le 20 Juillet 1944 le putsch échoue. L’officier allemand Claus comte Schenk von Stauffenberg auteur de l’attentat est arrêté le soir même. Il sera fusillé.

Le 14 octobre 1944 deux généraux se présentent chez Rommel alors en convalescence pour lui signifier son exclusion de l’armée prononcée par la "Cour d’honneur de la Wehrmacht". Convaincu de sa participation au putsch manqué contre Hitler, il ne reste à Rommel que deux possibilités : se présenter devant le tribunal du peuple ou se suicider. Rommel choisit le poison et se donne la mort ce même jour. Hitler lui accorde des funérailles nationales à la mesure de sa popularité.

Les carnets personnels de Rommel ont été publiés en 1953 par l’historien anglais Liddell Hart, sous le titre La Guerre sans haine.

Source : © Encyclopédie Hachette Multimédia 2003