Claus Philip Maria Schenk Stauffenberg

stauffenberg

Colonel

Jettingen - Allemagne, 15 novembre 1907 || Berlin - Allemagne, 20 juillet 1944

Ce grand et dynamique colonel (Oberst) est la figure emblématique du coup militaire raté du 20 juillet 1944 contre le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale.

Il était né le troisième et dernier fils à Jettingen en Souabe près d'Ulm, dans l'état de Wurtemberg dans l'une des plus ancienne et plus distinguée familles catholiques du sud de l'Allemagne. Ses parents étaient les derniers Oberhofmarschall du royaume de Würtemberg, Alfred Schenk Graf von Stauffenberg et Caroline née von Üxküll-Gyllenband. Parmi ses ancêtres étaient plusieurs Prussiens célèbrent, y compris August von Gneisenau. Il était très bien éduqué et s'intéressait à la littérature, mais prit une carrière militaire. En 1926 il s'enrôla dans le régiment familial à Bamberg, le Reiter und Kavallerieregiment 17 (17e régiment de cavalerie). En 1933 Adolf Hitler vint au pouvoir et bien que certains aspects du parti ne lui plaisaient pas, Stauffenberg, un patriote allemand conservateur ne fut pas en totale opposition avec ses idées, surtout concernant le nationalisme. Cependant après la "nuit de cristal" en novembre 1938 l'arbitraire le révoltait.

Il monta dans la hiérarchie militaire et le 1er janvier 1937 il fut promu capitaine (Hauptmann), un rang qu'il garda pendant les six années suivantes. Son régiment servit avec la 6e division panzer et servit dans l'occupation des Sudètes, puis quand la guerre éclata dans les campagnes de Pologne, de France et de Russie. Le 31 mai 1940, on lui attribua la croix de fer de première classe.

Le 1er janvier 1943, il fut promu lieutenant colonel (Oberstleutnant) et fut transféré en Afrique du Nord. Pendant qu'il faisait une reconnaissance, son véhicule fut mitraillé par un chasseur bombardier allié en maraude et fut sévèrement blessé. Il passa trois mois à l'hôpital et perdit son œil gauche, sa main droite ainsi que les 4e et 5e doigts de sa main gauche - bien qu'il plaisante plus tard qu'il ne se souvenait pas de ce qu'il faisait de ses dix doigts quand il les avait.

Pendant que son oncle Graf Nikolaus von Üxküll, l'approchait pour joindre le mouvement de résistance après la campagne de Pologne en 1939 ce fut sa conscience qui le motiva. Au départ il se sentit impuissant et n'était pas dans un poste d'autorité pour aider l'organisation d'un coup, mais finalement en 1943 après avoir récupéré après ses blessures il fut placé comme officier d'état-major sur la Bendlerstrasse à Berlin. Là un de ses supérieurs était le général Friedrich Olbricht, un membre actif du mouvement de résistance. Dans l'armée de remplacement, ils avaient une possibilité unique de lancer un coup, car l'une de ses fonctions était de mettre en place l'opération Valkyrie - une série de mesure contingente qui verrait cette armée de remplacement assumer le contrôle du Reich dans les circonstances où il y aurait des perturbations où les communications avec le haut commandement militaire seraient bloquées. Ironiquement ce plan avait été accepté par Hitler et était alors secrètement de devenir le moyen de le balayer du pouvoir.

Pendant que la part de Stauffenberg dans le plan le requérait d'être au bureau de la rue Bendler pour téléphoner aux unités de l'armée ordinaire à tous les coins du Reich pour arrêter les meneurs des organisations politiques comme le Sicherheitsdienst et la Gestapo, à la fin Stauffenberg était le seul des conspirateurs qui avaient un accès régulier à Hitler, à ses réunions de discussion. Même, n'ayant plus que trois doigts Stauffenberg fut promu colonel et accepta de réaliser lui-même l'assassinat du Führer. La tentative eut lieu dans sa cabane de Wolfsschanze près de Rastenburg, dans l'est de la Prusse. La mallette d'affaires était pleine d'explosifs avec un simple minuteur de dix à quinze minutes. Il entra dans la pièce de conférence alors qu'Hitler était présent, il plaça la petite valise sous la table et quitta la pièce sans être remarqué. D'un abri proche, il attendit que l'explosion ravage l'intérieur de la cabane et de ce qu'il put voir, il était convaincu que personne ne pouvait avoir survécu une telle détonation. Lui et son aide de camp, le lieutenant Werner von Haeften, quittèrent rapidement le camp fortement gardé pour voler à Berlin dans un Heinkel He 111 en attente. Alors qu'il était en vol un ordre fut émis du quartier général du Führer de le descendre, mais il arriva chez un compagnon de coup, Friedrich Georgi de l'état major de l'air et ne fut pas transmis.

Concernant l’échec de l’attentat, ce n’est pas tant la position de la mallette (ou son déplacement) qui posa problème, mais plutôt la puissance de la charge explosive.

En effet, à l’origine, 2 charges « Clam » de 1 kg étaient prévues. L’aide de camp de Stauffenberg, le lieutenant von Haeften transportait les explosifs. Il rejoignit Stauffenberg dans les toilettes afin de placer les charges dans la mallette de celui-ci. Ensuite, tous deux commencèrent à les amorcer. L’absence de Stauffenberg à la réunion se prolongeant, un sous-officier fut envoyé le chercher. Dérangés dans leur besogne, les deux hommes n’avaient pu, alors, amorcer qu’une seule des charges. Dans la panique, von Haeften repris avec lui la deuxième non encore équipée de détonateur. Une terrible erreur, puisque la première charge aurait sans problèmes provoqué l’explosion de l’autre, dans la mallette.

Avec 2 kg d’explosif, personne n’aurait pu survivre à l’explosion et, chanceux ou pas, Hitler serait mort. Mais diminuée de moitié, la puissance fut insuffisante et c’est la raison de l’échec de l’attentat.


Hitler survécut à la tentative sur sa vie et une fois qu'il eut passé à la radio d'état un message, il devint évident que la tentative de putsch avait échoué. Peu après, les conspirateurs étaient dans le bureau de la rue Bendler, avec Stauffenberg qui était blessé par balle à l'épaule.

Le général Friedrich Fromm, commandant en chef de l'armée de remplacement et lui même suspecté d'être un conspirateur fut plus tard exécuté, tint une cour martiale impromptue et condamna le cercle des meneurs à mort. Stauffenberg ainsi que le général Olbricht, le lieutenant von Haeften et le colonel Albrecht Mertz von Quirnheim furent fusillés cette nuit-là dans la cour du ministère de la guerre. Son frère aîné Berthold, une autre figure centrale du complot, fut exécuté plus tard.

De nos jours Claus von Stauffenberg est célébré comme un héros et un symbole de la résistance allemande au régime nazi. Comme le ministère de la Guerre (Bendler-Block) est devenu un mémorial à cette résistance, le nom de la rue fut officiellement changé en Stauffenbergstrasse et présente une exposition de 5.000 photographies et documents présentant les diverses organisations. Dans la cour une plaque présente un jeune homme avec ses mains symboliquement attachées.

Stauffenberg était marié à la baronne (Freiherrin) Nina von Lerchenfeld le 26 novembre 1933 à Bamberg. Ils eurent cinq enfants, Berthold, Heimeran, Franz-Ludwig, Valerie et Konstanze.

Source : © Wikipedia