Arthur Neville Chamberlain

chamberlain

Homme d'Etat

Edgbaston, Birmingham - Angleterre, 18 mars 1869 || Reading, Berkshire - Angleterre, 3 novembre 1940

Neville Chamberlain, le fils de Joseph Chamberlain, et le frère d’Austin Chamberlain, est né en 1869. Après avoir été instruit à l’école de Rugby, il a passé 7 ans comme manager des plantations de son père aux Bahamas.

Chamberlain est revenu en Angleterre en 1897 où il fit des affaires dans le cuivre et le laiton. Il fut actif dans la politique locale et en 1915 est élu Maire de Birmingham.

Lors des élections générales de 1918, Chamberlain a été élu comme député conservateur pour Ladywood. Il a refusé un cabinet sous David Lloyd George, mais accepta le poste de ministre des Postes et Télécommunications (1923 – 1924) et ministre de la Santé (1924 – 1929) sous Stanley Baldwin. Il a aussi servi comme Chancelier de l’Échiquier dans le gouvernement national dirigé par Ramsay MacDonald (1931 – 1937). Il fut un administrateur efficace abolissant la loi régissant l'aide aux pauvres et réorganisant l’aide au chômage.

En 1936 le gouvernement conservateur a craint l’extension du communisme au reste de l’Europe. Stanley Baldwin, le premier ministre britannique, partagea ce souci et fut assez compréhensif du soulèvement militaire en Espagne contre le gouvernement du Front populaire de gauche.

Léon Blum, le premier ministre du gouvernement du Front populaire en France, accepta initialement d’envoyer des avions et de l’artillerie pour aider l’armée républicaine en Espagne. Cependant, après avoir subi des pressions de Stanley Baldwin et d’Anthony Eden en Grande-Bretagne, ainsi que de plusieurs membres de droite de son propre cabinet, il changea d’épaule.

Baldwin et Blum appelèrent maintenant tous les pays d’Europe à ne pas intervenir dans la guerre civile espagnole. Un accord de non-intervention fut préparé et signé par la suite par 27 pays, dont l’URSS, l’Allemagne et l’Italie. Cependant, Adolf Hitler et Benito Mussolini ignorèrent ouvertement l’accord et envoyèrent un gros montant de soutien militaire, y compris des troupes, au général Francisco Franco et ses forces nationalistes.

Quand Chamberlain remplaça Stanley Baldwin comme premier ministre, il continua la politique de non-intervention. À la fin de 1937, il prit la décision controversée d’envoyer Sir Robert Hodgson à Burgos pour devenir le lien du gouvernement britannique avec le gouvernement nationaliste.

Le 13 mars 1938, Léon Blum retourna au ministère en France. Quand il commença à plaider pour la fin de la politique de non-intervention du pays, Chamberlain et le ministère des Affaires étrangères rejoignirent avec la presse de droite française et des figures politiques comme Henri-Philippe Pétain et Maurice Gamelin afin de le renverser. Le 10 avril 1938, Léon Blum fut remplacé par Édouard Daladier, un politicien qui était d’accord non seulement avec la stratégie espagnole de Chamberlain, mais aussi avec sa politique étrangère qui plus tard devint connue comme apaisement.

Chamberlain crut que l’Allemagne avait été mal traitée par les Alliés après sa défaire de la Première Guerre mondiale. Il pensa donc que le gouvernement allemand avait de véritables réclamations et celles-ci devaient êtres adressées. Il pensa également cela en étant d’accord sur certaines des demandes faites par Adolf Hitler et Benito Mussolini, il pensait ainsi pouvoir éviter une guerre.

Anthony Eden, le ministre des Affaires étrangères de Chamberlain, ne fut pas d’accord avec la politique d’apaisement et démissionna en février 1938. Eden fut remplacé par Lord Halifax qui soutenait entièrement cette politique.

En février 1938, Adolf Hitler invita Kurt von Schuschnigg, le chancelier autrichien, à le rencontrer à Berchtesgaden. Hitler exigea des concessions pour le parti nazi autrichien. Schuschnigg refusa et après avoir démissionné il fut remplacé par Arthur Seyss-Inquart, le leader du parti nazi. Le 13 mars, Seyss-Inquart invita l’armée allemande à occuper l’Autriche et proclama l’union avec l’Allemagne.

L’union de l’Allemagne et de l’Autriche (Anschluss) avait été spécialement interdite par le traité de Versailles. Quelques membres de la Chambre des Communes, dont Anthony Eden et Winston Churchill, appelèrent maintenant Chamberlain à agir contre Adolf Hitler et son gouvernement nazi.

Hugh Christie un agent des services secrets britanniques basé à Berlin, rencontra Hermann Göring le 3 février 1937. Il rapporta immédiatement sa conversation avec Göring et inclut l’information comme quoi l’Allemagne avait prévu de prendre le contrôle de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie. Il dit également à Christie que l’Allemagne voulait principalement « une main libre sur l’État l’est de l’Europe ».

En mars 1938, Hugh Christie indiquait au gouvernement britannique qu’Adolf Hitler serait évincé par les militaires si la Grande-Bretagne joignait ses forces avec la Tchécoslovaquie contre l’Allemagne. Christie a averti que la « question cruciale est – quand est-ce que la prochaine étape contre la Tchécoslovaquie sera essayée ?... - La probabilité est que le délai n’excédera pas deux ou trois mois tout au plus, à moins que la France et la Grande-Bretagne utilisent la force de dissuasion, pour laquelle les leaders en Allemagne prient.

La tension internationale augmenta quand Adolf Hitler commença à demander que le territoire des Sudètes en Tchécoslovaquie soit sous le commandement du gouvernement allemand. Pour résoudre la crise, les chefs du gouvernement allemand, britannique, français et Italie se réunirent à Munich en septembre 1938.

Le 29 septembre 1938, Chamberlain, Adolf Hitler, Edouard Daladier et Benito Mussolini signèrent l’accord de Munich qui transféra à l’Allemagne le territoire des Sudètes, une région frontalière fortifiée qui englobe une large population germanophone.

Quand Eduard Benes, le chef d’État tchécoslovaque, qui n’avait pas été invité à Munich protesta de la décision, Chamberlain lui dit que la Grande-Bretagne serait peu disposée à faire la guerre au sujet du territoire des Sudètes.

L’accord de Munich fut populaire ne Grande-Bretagne parce qu’il semblait avoir empêché une guerre avec l’Allemagne nazie. Cependant, quelques politiciens, dont Winston Churchill et Anthony Eden, désapprouvèrent l’accord. Ces critiques montrèrent que non seulement le gouvernement britannique se conduisait déshonorablement, mais qu’il avait perdu le soutien de l’armée tchèque, une des meilleurs d’Europe.

En mars 1939, l’armée allemande a pris le reste de la Tchécoslovaquie. En prenant cette option, Adolf Hitler a cassé l’accord de Munich. Chamberlain réalisait maintenant qu’il ne pouvait pas avoir confiance en Adolf Hitler et que sa politique d’apaisement s’achevait maintenant. Après l’invasion de la Pologne, Chamberlain é été forcé de déclaré la guerre à l’Allemagne.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté, des sondages d’opinion publique ont prouvé que la popularité de Chamberlain était de 55%. En décembre 1939, celle-ci avait grimpé jusqu’à 68 %.

Cependant, les membres de la Chambre des Communes le voyaient comme un chef de guerre blême. En 1940, les membres du parti travailliste et du parti libéral refusèrent de servir dans le gouvernement national proposé. Chamberlain démissionna et fut remplacé par Winston Churchill. Il a été nommé comme Président du conseil dans le gouvernement de Churchill, mais sa mauvaise santé le força à quitter le ministère en octobre 1940, et il mourut peu après, le 9 novembre 1940.