James Barry Munnik Hertzog

hertzog

Général et Homme politique

Soetendal - Afrique du Sud, 6 avril 1866 || Pretoria - Afrique du Sud, 21 novembre 1942

Famille et études
Né le 6 avril 1866 à Soetendal près de Wellington, colonie du Cap, Hertzog était le 8e enfant de Johannes Albertus Munnik Hertzog, descendant d'immigrés allemands et de Susanna Maria Jacoba Hamman. C'est à Kimberley, où il passa son enfance, qu'il développa une certaine aversion pour les mineurs étrangers en particulier les Britanniques. Il termina ses études à Stellenbosch où il s'intéressa à la politique et aux revendications du Transvaal. En 1889, il part étudier le droit à l'université d'Amsterdam de laquelle il reviendra en 1893, avec son doctorat en poche, pour établir son cabinet d'avocat à Pretoria. En 1894, il épouse Wilhelmina Jacoba (Mynie) Neethling, rencontrée à Stellenbosch, et aura 3 fils.

Le général boer
En 1895, il est nommé juge dans l'État libre d'Orange. Au déclenchement de la guerre des Boers, il est nommé conseiller des forces de l'État libre à Kimberley. Nommé général le 17 juin 1900 où, sur le front Sud de l'État libre d'Orange, des milliers de Boers déposaient les armes, il réussit à y rétablir la situation.

En octobre 1900, il est à la tête d'une force de 12 000 combattants avec laquelle il attaque les garnisons britanniques. Puis il traverse le fleuve Orange le 16 décembre 1900 et avance jusqu'à la voie ferrée au nord de Da Aar. Il lance ensuite un raid vers Calvinia. Le 19 janvier 1901, il atteint la côte de l'océan Atlantique à Lamberts Bay. À cette époque, De Wet opère également dans la Colonie du Cap et Hertzog décide de le rejoindre, mais il est contraint de repasser le fleuve Orange et d'abandonner son projet.

Il sera un des signataires du traité de Vereeniging mettant fin à la guerre.

Ascension politique
En 1907, il est élu au Parlement pour la circonscription de Smithfield, État libre d'Orange, qu'il représentera pendant 33 ans. Ministre de l'Éducation de l'État libre, il impose le bilinguisme anglais/afrikaans dans l'enseignement provincial. Délégué à la Convention nationale de 1908-1909 mettant au point la constitution de l'Union de l'Afrique du Sud, il devient en 1910 le ministre de la Justice et des Affaires indigènes dans le gouvernement de Louis Botha. En novembre 1911, la coalition des partis afrikaners qui avait porté Louis Botha à la victoire fusionne en un seul mouvement, le Parti sud-africain. Sous la direction de Botha et de Smuts, le parti milite pour la réconciliation et l'union des communautés blanches.

Le 14 octobre 1912, Hertzog en appelle dans un discours au nationalisme sud-africain et à la domination afrikaner en dehors des frontières de l'Empire britannique. À la fin de l'année, il est exclu du gouvernement. Des figures historiques de la résistance boer lui apportèrent leur appui, comme les généraux De Wet, De La Rey ou l'ancien président Steyn.

Le fondateur du Parti national
En janvier 1914, il rompt définitivement avec Louis Botha à qui il reproche sa modération, son refus du bilinguisme dans les écoles blanches et son anglophilie. Il fonde avec plusieurs anciens généraux boers le Parti national (NP) dont il prend la direction. Aux élections générales de 1915, le NP emporte 27 sièges puis en 1920 devient la première force politique du parlement avec 44 sièges contre 41 au parti sud-africain de Jan Smuts qui profite de l'appoint de partis minoritaires pour se maintenir au gouvernement.

Le représentant des aspirations afrikaners
Durant la Première Guerre mondiale, il s'oppose à la participation sud-africaine et sympathise avec la cause allemande et les Allemands du Sud-Ouest africain (future Namibie). La rébellion des mineurs du Rand en 1922 dans le Witwatersrand permet une alliance contre nature entre Hertzog et Frederic Creswell, le chef du Parti travailliste sud-africain. Cette alliance aboutira à un pacte de candidature unique lors des élections générales de 1924 qui débouchent sur la victoire d'Hertzog contre le parti sud-africain du premier ministre sortant Jan Smuts et l'inclusion de 2 ministres travaillistes dans le nouveau cabinet.

Le chef du gouvernement nationaliste
Devenu chef du gouvernement, Hertzog fait de l'afrikaans la langue officielle de l'Afrique du Sud au côté de l'anglais, à la place du néerlandais. Il donne au pays un hymne national « Die Stem van Suid Afrika » et un drapeau national en 1927. Il accentue les lois organisant la ségrégation raciale par une politique favorisant les Afrikaners.

En 1927, il renonce à demander un régime républicain pour l'Afrique du Sud estimant que le pays a atteint un degré suffisant d'indépendance. Aux élections de 1929, après la victoire absolue du NP, il maintient les ministres travaillistes au gouvernement en dépit de l'hostilité de la section nationaliste de la province du Cap. En 1931, Hertzog obtient que l'Afrique du Sud bénéficie du Statut de Westminster. C'est cette même année qu'il fait accorder par le Parlement le droit de vote aux femmes blanches.

L'union nationale derrière Hertzog
En 1933, suite à la crise financière mondiale, il se rapproche de Smuts et du parti sud-africain avec lequel il forme un gouvernement d'union nationale qui aboutit en 1934 à la fusion pour former le Parti uni. Des dissidents du NP cependant emmenés par le chef de la section de la province du Cap, Daniel Malan, ne rejoignent pas la nouvelle formation et forment un « parti national purifié », lequel prend rapidement la succession du NP.

En 1939, Hertzog est partisan de la neutralité lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il ne parvient pas à convaincre la majorité des membres de son parti ni le Parlement qui, emmené par Smuts, vote majoritairement pour l'entrée en guerre. Hertzog est alors obligé de démissionner de son poste de premier ministre.

L'échec de la nouvelle union nationaliste
Il quitte le Parti uni avec 37 autres parlementaires pour former avec D.F. Malan le « Parti national réunifié » avant de rompre à nouveau en 1940. Vingt-cinq de ses anciens partisans qui l'avaient suivi en 1939 demeurèrent au Parti national alors que 10 autres suivirent son ami fidèle Nicolaas Havenga pour former le Parti Afrikaner en 1941.

Source : © Wikipédia