Félix Eboué

eboue

Homme politique

Cayenne - Guyane française, 26 décembre 1884 || Le Caire - Égypte, 17 mai 1944

Boursier, après des études à Bordeaux puis à l'École coloniale de Paris (1906), il fut nommé administrateur des colonies (1909). À ce titre, il occupa jusqu'en 1927 de nombreux postes en Oubangui‑Chari et dans diverses régions de l'Afrique équatoriale française (A‑EF). En 1930, il fut promu au grade d'administrateur en chef et, lors d'un congé en France, participa en 1931 au Congrès international d'ethnographie réuni à Paris à l'occasion de l'Exposition coloniale.

En janvier 1932, Paul Reynaud, ministre des Colonies, le nomma secrétaire‑général du gouvernement de la Martinique. En avril 1934, après avoir été de nouveau affecté au Soudan français, en tant que gouverneur intérimaire, il fut rappelé en France en septembre 1936 et nommé par le gouvernement de Front populaire dirigé par Léon Blum, secrétaire général de la Guadeloupe. Arrivé à Pointe‑à‑Pitre en octobre 1936, il y trouva une agitation inquiétante qu'il réussit progressivement à calmer ; dans le même temps, aidé par une conjoncture économique favorable, il parvint à assainir en deux ans les finances publiques, déficitaires depuis plusieurs années. Rappelé en France en 1938, il fut nommé gouverneur de 2e classe au Tchad.

Après l'effondrement des armées françaises en juin 1940 et l'occupation de Paris, Éboué, refusant l'idée de l'armistice, informa dès le 29 juin le gouverneur général Boisson de sa détermination à maintenir le Tchad dans la guerre et, dès juillet, prit contact avec le général De Gaulle. Après la reconnaissance de la France Libre par les Britanniques (7 août), il accueillit à Fort‑Lamy les envoyés de de Gaulle, René Pleven et le commandant Colonna d'Ornano et, le 26 août 1940, le Tchad rallia officiellement la France Libre, donnant un exemple immédiatement suivi par la quasi totalité des territoires de l'A‑EF (Congo, Cameroun, Oubangui‑Chari). Au début du mois d'octobre 1940, le général de Gaulle se rendit à Fort‑Lamy où il rencontra Félix Éboué qu'il nomma membre du Conseil de défense de l'Empire et, le 12 novembre 1940, gouverneur général de l'Afrique équatoriale française. En janvier 1941 il fut décoré de la Croix de la Libération et nommé membre du Conseil de l'Ordre de la Libération.

Après avoir fait libérer les chefs africains incarcérés par le gouverneur général Boisson, Éboué entreprit de définir les grandes lignes d'une nouvelle politique indigène en A.‑E.F, appuyée sur les élites locales et les structures sociales existantes. En juillet 1942, sur sa proposition, le général de Gaulle signa trois décrets fixant le statut des notables et organisant les communes africaines. Du 30 janvier au 8 février 1944, Éboué prit une part active à la conférence de Brazzaville sur la décolonisation ouverte par le général de Gaulle, au cours de laquelle il vit dans leur ensemble ses théories reprises et adoptées.

Le 17 mai 1944, Félix Éboué, alors en mission en Égypte, mourut d'une congestion pulmonaire.

Il fut inhumé au Panthéon le 21 mai 1949.

Source : © Encyclopédie Hachette Multimédia 2003